Nombreuses sont les caricatures qui dépeignent le roi Louis XVI comme centré sur ses passions et plus spécifiquement sur la serrurerie . Il n'est pas question de revenir sur cet héritage post-révolutionnaire, mais plutôt de constater que le roi était en effet féru des arts mécaniques et plus spécifiquement de la serrurerie.
Dans les Mémoires de Weber concernant Marie-Antoinette Archiduchesse d'Autriche et Reine de France et de Navarre, on peut voir cité, page 59, chapitre 1 :
« Le roi aimait beaucoup la mécanique et son ouvrage de récréation était la serrurerie. Le corps des serruriers de Versailles vint, dans cette occasion, lui faire hommage de ce qu'on appelle un chef-d'œuvre. C'était une serrure à secret. Le roi voulut qu'on le laissât trouver le secret à lui seul. Il le trouva en effet ; mais dans l'instant où il fit jouer le ressort, il s'élança du milieu de la serrure un dauphin d'acier admirablement travaillé. Le roi fut enchanté. Il disait, en riant et en pleurant tout à la fois, que le cadeau de ces bonnes gens lui faisait un plaisir extrême, et il leur donna lui-même une large gratification. »
Les métiers de la serrurerie étaient très valorisés à cette époque et le corps des serruriers créait des objets d'une grande beauté et d'une grande sophistication. Les serrures à secret comptaient parmi ces serrures. Seuls ceux qui connaissent le secret de la serrure étaient capable de l'ouvrir. Il pouvait s'agir d'un bouton à actionner ou de tout autre système sans la connaissance duquel, il était impossible d'ouvrir la serrure, même muni d'une clé. Certaines de ces serrures étaient piégées. En effet, si un individu tentait d'ouvrir la serrure sans en détenir le secret, il se voyait menotté par un savant système. La serrure n'était donc alors pas seulement un simple objet du quotidien tendant vers de plus en plus de sophistication. Il s'agissait aussi d'un objet d'art, travaillé et orné de motifs divers.
Ce roi avait fait installé différents ateliers dans son château de Versailles, dont un atelier dédié à la serrurerie. Il y confectionnait des serrures, mais aussi des clés et des verrous sous le regard de François Gamain. Ce dernier s'occupait d'une partie des serrures de Versailles et orientait donc le roi dans ses travaux, si bien que le roi lui demanda son concours, afin d'installer dans ses quartiers une armoire de fer. Cette dernière devait lui permettre de mettre ses documents officiels à l'abris. Mais le serrurier le trahit. Et l'anecdote resta dans les annales.
Il reste toujours des vestiges de cette période faste de la serrurerie. Au musée des arts et métiers ont peu notamment voir « une serrure à combinaison et à pompe dédiée au roi Louis XVI ».
Ce rapide résumé nous permet donc de rappeler que la serrurerie est aussi un art dont l'histoire est riche.
Aurore / 1serrurier.fr